Mai 20, 2009

La politique de l’infréquentable (ça rime avec bac à sable).

Posted in Actualité, Politique tagged , , , , , , , , , , à 3:59 par chucky333

« Infréquentable », le mot est surtout toutes les lèvres, sur toutes les « Unes ». Il faut parfois savoir mesurer la puissance de certains mots.

Remise en contexte : Didier Reynders, encore lui, déblatérait au sujet des nouvelles déviances politiques au sein du parti socialiste. Puis il lâcha comme il aurait pu lâcher son chien, un dogue allemand j’imagine, « le PS est infréquentable ». Il avait l’œil qui roulait, son costume qui se froissait, mais aucun soupçon sur ce qu’il avait déclenché.

Comme ça, ça n’a l’air de rien « infréquentable ». C’est comme la mère qui sort à sa fille « Tu ne sortiras pas pas avec ce garçon et son punk affreux qui fume à longueur de journées, il est infréquentable ». C’est la petite bourgeoise qui du haut de ses seize ans et de tout son orgueil s’esclaffe ne pas trainer avec des gens qui sont justement « infréquentables », qui ne sont pas de son statut social. Mais politiquement, le mot prend toute sa force, « infréquentable » devient « indigne », et rapidement prend des consonances racistes. Pour Pascal Delwit, politologue émérite de l’ULB, le mot « infréquentable » ne s’applique en effet qu’aux partis d’extrême droite. Alors le PS, est-il infréquentable ? Mr Reynders réitère ses propos.

Dans une campagne politique qui prend des allures de bacs à sable, on se bat, se lance des vacheries, ça vole pas haut, c’est affligeant (ce qui dégueule du petit écran chantait un imitateur). Sans se rendre compte que les spectateurs s’étaient déjà lassé, avaient zappé sur La Nouvelle Star (ah oui Dalé est parti, mince). Pendant que la guéguerre PS-MR battait son plein, Ecolo se frottait les mais. Apolitisme quand tu nous tiens. Les verts sont au top des sondages, on ne s’en étonne guère. Le désintérêt de la politique a pris toute son ampleur et a frappé avec violence l’esprit des pauvres citoyens. L’idéologie s’est transformée en dépolitisation et se répercute sur la défense de certains intérêts. L’écologie, donc. Je ne dis pas qu’il n’est pas important de défendre la planète, j’y vois juste là une piètre conclusion dénué de tout sens politique, de tout programme en quelques sorte.

Un peu comme les 3 autres partis traditionnels. Que font-ils, qui sont-ils ? Ils s’attachent au pouvoir comme des sangsues, font tourner les mandats. Un tour c’est toi, après c’est moi. On s’arrangera. 35ème députés, qu’est-ce qu’il va changer ? On se dispute un peu, on vote des choses sans intérêts en oubliant les vrais (ceux de la population). En fin de compte ce n’est pas qu’il est infréquentable le PS, et j’y ajouterai ses 3 acolytes du gouvernement, c’est qu’il n’a et ils n’ont plus d’idéologie. Ils se sont noyés dans une masse, un casse-tête en 4 parties (partis) qui se mélange dans un shaker dans jamais trouver de formes originales. Les années passent, les mandats, les élections avec eux. Et après ces élections justement, rien n’aura probablement changé. On oubliera cette mascarade, on ira se rasseoir sur sa chaise de député, on votera oui ou non, ça dépend de la question mais on aura oublié ce que c’est que de faire la politique. Rendez-vous aux prochaines élections, pour qu’on s’amuse un peu, à nouveau.

août 26, 2008

Chronique d’un bilan belge : Quand la politique s’en mêle.

Posted in Actualité, Les Chroniques tagged , , , , , , , , , , , à 5:34 par chucky333

Voilà donc les Jeux Olympiques 2008 de Pékin qui s’achèvent. Ces fameux J.O. qui n’ont pas encore fini de faire couler l’encre (et qui n’ont pas réussi à faire cesser de couler le sang). Alors qu’on nous bassinait il y a des mois que la plus grande des fêtes sportives se devait d’être « apolitique », voilà que le gouvernement belge doit s’en mêler. Et bien oui, il faut dresser le bilan. Non content de ne pas savoir dresser un agenda politique, de tenir un débat propre et serein, le gouvernement belge doit commenter les résultats sportifs.

Bert Anciaux, ministre des sports de la région flamande (faut-il le préciser?) se dit déçu, et on peut le comprendre, de nos piètres résultats. Pour son homologue wallon, l’inégalé Michel Daerden le bilan est satisfaisant. Mais on peut se demander s’il parle des résultats belges ou de son voyage à Pékin? Des médailles ou des bistrots?

Certes, ne crachons pas sur les performances belges qui sont tout de mêmes plus qu’honorables. Là où ça coince c’est quand les politicards viennent se mêler à la fête rajoutant un peu plus de piment à l’effervescence patriotique que l’on avait plus connu depuis quelques coupes du monde.

Alors forcément ce bilan mitigé donne des idées. Des bonnes parfois, telles que le refinancement du sport ou l’investissement dans des centres ou stades couverts (aucun de ce type n’existe en Wallonie). Mais des mauvaises surtout. La bêtise de ce mois nous vient de la Communauté française. Celle-ci veut nous remplacer les cours de religion, morale mais surtout philosophie par des cours de sports. Certes l’idée en réjouirait plus d’un, -et je parle là des nombreux étudiants qui butent sur cette matière parfois trop abstraite. Mais n’oubliant pas que la Belgique est déjà le seul pays européen où le cours de philosophie n’est pas obligatoire en secondaire. Matière que l’on retrouve pourtant dans presque toutes les études universitaires. Matière qui permet sans conteste d’apporter une réflexion aux étudiants, une ouverture d’esprit. Matière qui s’ouvre sur toutes les autres: mathématique, psychologie, art, politique, … Que dire alors des cours de religion et de morale qui restent les derniers cours « ouverts » du cursus universitaire. Ouverts au dialogue et au jugement. Après la foi, la morale serait-elle en voie d’extinction? Un début à la fin de l’humanisme.

Pour notre cher Communauté, ces matières sont de l’ordre du privé et doivent s’apprendre en dehors de l’école. Ahurissant quand on sait qu’il parle du sport pour les remplacer. Le sport, activité parascolaire par excellence que l’on devrait plutôt privilégier par une aide financière auprès des familles pour que leurs enfant puissent se défouler… en continuant de penser.

Et si demain c’étaient les sportifs qui jugeaient les politiciens? Pas sûr que le bilan serait meilleur que celui de notre cher Bert.

Illustration : Kroll (Le Soir du 26/08/08)