Mai 13, 2010

Freaky Folk : le grand « The Tallest Man On The Earth »

Posted in Musique tagged , , , , , à 3:49 par chucky333

Il y a chez Jens Kristian Mattson –alias The Tallest Man On The Earth- quelque chose de très perturbant d’assez dylanesque. D’abord parce que je déteste les comparaisons (surtout avec Bob Dylan) mais aussi parce que cela n’est probablement pas voulu. Pourtant accompagné pour seules amies d’une guitare et d’une voix nasillarde quelque peu assaillante, The Tallest Man On The Earth –comme son nom de scène un peu étrange le dit- est un grand monsieur.

« The Wild Hunt », son deuxième album après “Sallow Grave”, vient une nouvelle fois prouver l’incroyable talent de ce suédois. Une véritable baignade en eau glacée des contrées du nord : un peu difficile lors de la première immersion, mais tellement revivifiant.  Cette manière folle de raconter des histoires d’une voix tantôt douce, tantôt criarde n’est pas sans faire penser à Joanna Newsom, elle aussi auteur d’un magnifique album sorti cette année (« Have One On me »). Beaucoup restent de glace devant ces phénomènes de folk légèrement étranges. Pour les autres TheTallest Man On The Earth possède la recette simple pour réchauffer les cœurs. Ah, ces gars du nord…

avril 22, 2010

Leçon de lévitation de Gonjasufi : « A Sufi And A Killer »

Posted in Uncategorized tagged , , , , , , à 8:42 par chucky333

Soyons clairs dès le début : la drogue c’est mal. Mais lorsqu’il s’agit de musique, la drogue auditive peut s’avérer des plus convenables… Gonjasufi, un grand black aux longues dreads et petites pupilles semble exceller dans cet art. Son pseudo lui-même mélange ses 2 pratiques les plus courantes : la ganja et le sufi, sorte de mysticisme ascétique de l’islam.

Mais ce qui nous intéresse ici c’est son premier et nouvel album : « A Sufi And A Killer » et dont la consommation est 100% légale bien que créant une légère dépendance.

Mélange hallucinatoire de hip-hop, soul et d’électro, la musique de Gonjasufi  est  distillée à travers sont goût du mystique dans des compositions faussement brouillonnes. Ces morceaux très courts et intenses forment un patchwork expérimental assez peu commun dont les influences diverses restent tout aussi étranges. En arrivant à garder une aura assez spirituelle,  « A Sufi and A Killer » est bidouillé et torturé dans tous les sens. Ces sortes de mantras cosmiques incitent à un voyage mental plutôt diversifié et inconnu dans lequel on se plonge rassurés par la voix de ce gourou hors du commun. Une réelle drogue douce auditive. Et celle-là, vous pouvez consommer.

avril 15, 2010

Petite sélection musicale made in 2010

Posted in Musique tagged , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , à 9:54 par chucky333

Une fois n’est pas coutume, pas de critiques, pas de commentaires, juste une petite sélection de ce qui s’est fait de meilleur jusqu’à maintenant (selon mon humble avis évidemment) en matière de musique depuis le début de cette année. Cette liste non exhaustive se veut des plus éclectiques et se garnit même de quelques inédits (qui ne resteront peut-être pas longtemps sur youtube mais  après tout, le bonheur est éphémère). En espérant que vous y trouviez de quoi satisfaire vos petites oreilles, visez un peu :

Beach House – Zebra :

http://www.youtube.com/watch?v=VbGMTL-6AH0

The Morning Benders – Excuses :

http://www.youtube.com/watch?v=aeE82XyNkyM

LCD Soundsystem – Dance Yrself Clean :

http://www.youtube.com/watch?v=x2Nt7P8vCzQ

Flying Lotus feat. Thom Yorke – …And The World Laughs With You :

http://www.youtube.com/watch?v=rtG201aYz3w

Gil Scott-Heron – New York is Killing Me :

http://www.youtube.com/watch?v=WiuorrXsngM

Local Natives – Airplanes :

http://www.youtube.com/watch?v=QuljnrCfBNw

The Besnard Lakes – Like The Ocean, Like The Innocent

http://www.youtube.com/watch?v=Ify-buS9JUU

Pantha du Prince – Stick To My Side :

http://www.youtube.com/watch?v=hYp91WftFqQ

Massive Attack – Paradise Circus :

http://www.youtube.com/watch?v=VAXaZQbym94

Joanna Newsom – Baby Birch :

http://www.youtube.com/watch?v=JfeALEPjN80

Laura Marling – Devil’s Spoke :

http://www.youtube.com/watch?v=EZxqBXax6Aw

mars 29, 2010

Pantha du Prince – Black Noise : une expérience sensorielle unique

Posted in Musique tagged , , , , , à 1:08 par chucky333

Encore méconnu ou presque, cela pourrait vite changer pour le producteur allemand Pantha du Prince. En effet, celui-ci, pour son 3ème album a signé chez Rough Trade (grand label anglais). Et de là démarrent les étincelles…

« Black Noise » n’est pas le genre d’album qu’on prend à la légère, pas celui dont on peut se permettre l’écoute n’importe quand, n’importe comment. « Black Noise » se révèle avant tout une expérience sensorielle unique en son genre. Une expérience mêlée de musique minimaliste et électronique mais surtout mélancolique et romantique -Pantha du Prince se décrivant lui-même comme un « romantique digital ». Cette expression étrange reflète à merveille sa musique recherchée, sophistiquée, mélodique. Les 70 minutes qui composent « Black Noise » s’avèrent d’une puissance sonore inouïe et incomparable. L’envoutement est total, un casque sur les oreilles et le voyage digital est magistral. Des sonorités étouffées, froides, magiques auxquelles se mêle sur l’excellent titre « Stick to My Side » la voix connue de Noah Lennox (alias Panda Bear) d’Animal Collective. Sur « The Splendour », notre ami Pantha du Prince se permet même la collaboration fortuite de Tyler Pope d’LCD Soundsystem.  Le tout est enrobé de ce qu’on pourrait appeler de la poésie électronique, « Black Noise » possède en tout cas la prose mélodique nécessaire pour ce genre de comparaison, sublime !

mars 22, 2010

Une soirée folk au Grand Mix de Tourcoing : Noah & The Whale et Roken is Dodelijk (20/03/10)

Posted in concert, Musique tagged , , , , , , , à 12:55 par chucky333

Presque symboliquement, les jeunes anglais de Noah & The Whale envahissaient le Grand Mix de Tourcoing avec leur dernier album « The First Days Of Spring », le 20 mars –eh oui, premier jour du printemps, ou presque. Mais le groupe folk originaire de Londres ne venait pas seul, sur l’affiche on pouvait également lire Roken Is Dodelijk.

Des Flamands ? Des Hollandais ? Des Belges ? Pas vraiment. En réalité, le groupe Roken is Dodelijk -« fumer tue » pour les non néerlandophones- s’est formé en 2006 à Lilles. Et pour brouiller encore un peu plus les pistes, ces gars (et une demoiselle, tout de même) du Nord chantent dans un parfait anglais avec le style et la carrure d’une formation britannique. Encore peu connu hors de leurs contrées, les jeunes lillois ont su pourtant éveiller l’attention d’un public tout acquis à la cause du folk émerveillant de Noah & The Whale. Il faut dire que l’on se situe plus ou moins dans la même tradition musicale, folk, instrumental, orchestral et surtout imprégné d’un leadeur a la voix envoûtante. Roken is Dodelijk a déployé dans cette salle du Grand Mix des chansons toute rôdées pour  la scène, théâtrales et arrangées. Fonzie, leadeur de cette formation, prend des allures d’acteur de théâtre, d’un magicien même, dans son veston-cravate. Charismatique et drôle, le bonhomme sait tenir son public près de lui par sa voix magistrale et ses feintises bienveillantes. Il sait aussi mener son groupe vers les sommets, dans des instrumentalisations grimpantes mais aussi des mélodies plus féériques. Parfois, on sent une légère impression d’Arcade Fire qui pointe le bout de son nez, sans nul doute que le groupe montréalais fait partie des références musicales de ces jeunes lillois plein d’avenir. C’est tout ce qu’on leur souhaite.

Viens donc le tour, très attendu, de Noah & The Whale. La chevelure bouclée d’un jeunot, sosie de Mika (dans un tout autre style, admettons-le) s’avance un peu timide suivi du groupe. On le sait, la présence féminine a disparue de la formation depuis le deuxième album évoquant justement la rupture de Laura Marling avec le leadeur (oui, le bouclé), Charlie Fink. Louvoyant entre le premier (« Peaceful, The World Lays Me Down ») et le deuxième album (« The First Days Of Spring »), les morceaux ont été arrangés en conséquence, bien plus électriques, se contentant de guitares, basse, piano, batterie et d’un violon. Dans un premier temps la voix magique de Charlie Fink s’avère moins prenante que dans les studios, mais ce n’est en réalité qu’une question de temps. Le groupe décolle peu à peu avec un « Jocasta » méconnaissable, un « Give a Little Love » qui fait se retrousser quelques poils et surtout « 5 Years Time », morceau sans conteste le plus attendu. On remarque d’ailleurs que ce sont ces morceaux du premier album qui font le plus mouche, les arrangements semblent plus travaillés. L’expérience déjà sans doute. Car beaucoup de titres s’achèvent brusquement, un peu à la va-vite à l’image du concert. Noah & The Whale sera resté 40 minutes sur scène en tout et pour tout, nous laissant juste, le temps d’un rappel, un titre exclusif (qui devrait sûrement s’intituler 1999 si l’on en croit la répétition multiple de cette date dans les paroles). On en veut plus, on en redemande, mais si on nous écoutait on pourrait y rester la nuit. Tandis que Charlie et sa bande ne pointeront plus le bout de leur nez, si ce n’est pas leurs mélodies enivrantes  et leurs paroles pastorales dans nos petites têtes émerveillées.

mars 15, 2010

Gorillaz – Plastic Beach

Posted in Musique tagged , , , , , à 4:29 par chucky333

Cela fait certainement plus de deux ans qu’on les attendait, les quatre membres farfelus du groupe Gorillaz, projet musical animé développé par Damon Albarn et Jamie Hewlett. Peut-être même plus de deux ans puisque ce 3ème projet musical d’un des groupes les plus révolutionnaires du 3ème millénaire fut initié en 2007 selon ses créateurs. Un projet dont, petit à petit, nous avons appris quelques bribes telles que la brochette de collaboration qui l’accompagnait : Mos Def, Lou Reed, De La Soul, Snoop Dog, Mick Jones, … pour ne citer qu’eux. « Plastic Beach » devenait alors l’objet de toutes les attentes.

Très certainement cette attente joua et jouera de mauvais tours au groupe virtuel puisque à première écoute, l’album « Plastic Beach » est décevant à plus d’un titre et ne ressemble en rien à ses deux premiers condisciples. Pas de véritable ligne de conduite pour ces 60 minutes de « fourre-tout », pas vraiment non plus de titres phares comme pouvait l’être « Clint Eastwood » ou « Feel Good Inc. ». C’est d’ailleurs le titre « Stylo » (en collaboration avec Bobby Womack et Mos Def) qui fait l’objet du premier single, premier titre dévoilé, un des plus mauvais morceaux sûrement de l’album dont seul le clip déjanté avec la présence de Bruce Willis arrive à lui extirper cette étiquette.

Néanmoins, on ne demande pas à Gorillaz de la redondance et cette nouveauté est synonyme de fraîcheur sur ce dernier opus. Après plusieurs écoutes, certains titres rendent cet album intéressant en plusieurs points, quelques collaborations s’avèrent magistrales et les compositions de Gorillaz toujours aussi sophistiquées. Pop, hip-hop, dubstep ou electro ? Gorillaz aime brouiller les pistes et surprendre. Un  Lou Reed auto-caricaturé (« Some Kind Of Nature »), un National Orchestra of Arabic Music symphoniquement rap (« White Flag »), un De La Soul survolté (« Superfast Jellyfish ») font de quelques titres des perles échouées sur une plage de plastique.

février 27, 2010

Coup de coeur : Beach House – Teen Dream

Posted in Musique tagged , , , , , , , à 2:26 par chucky333

Beach House en dit long de son nom de groupe sur sa musique estivale aux reflets bleus azurs et le sentiment de fraîcheur qu’elle apporte dans une petite cabane sur la plage.  Et que dire alors du nom de leur dernier album, « Teen Dream », qui fait entrer dans ce paysage une part de décadence, de sons lents et psychédéliques d’une jeunesse camée à souhait, jouant de leurs instruments presqu’au ralenti et sans aucun contrôle de soi-même. Le tableau semble être dressé.

« Teen Dream » est un album pudique, dans lequel  on entre à pas de souris pour observer d’un coin de fenêtre toute la délicatesse et l’émotion de ce spleen hypnotique. Les mouvements y semblent ralentis, les voix tremblantes, les sons timides, tout l’univers chancèle tel un château de cartes prêt à s’effondrer. Pendant que nous, nous sommes bel et bien tombés sous le charme de ces rêves adolescents, à la mode seventies, rappelant  une jeunesse désavouée, fragile, des années que l’on veut chérir et qu’on chérira encore durant nos voyages dans notre maison sur la plage.

MySpace : http://www.myspace.com/beachhousemusic