mars 22, 2010

Une soirée folk au Grand Mix de Tourcoing : Noah & The Whale et Roken is Dodelijk (20/03/10)

Posted in concert, Musique tagged , , , , , , , à 12:55 par chucky333

Presque symboliquement, les jeunes anglais de Noah & The Whale envahissaient le Grand Mix de Tourcoing avec leur dernier album « The First Days Of Spring », le 20 mars –eh oui, premier jour du printemps, ou presque. Mais le groupe folk originaire de Londres ne venait pas seul, sur l’affiche on pouvait également lire Roken Is Dodelijk.

Des Flamands ? Des Hollandais ? Des Belges ? Pas vraiment. En réalité, le groupe Roken is Dodelijk -« fumer tue » pour les non néerlandophones- s’est formé en 2006 à Lilles. Et pour brouiller encore un peu plus les pistes, ces gars (et une demoiselle, tout de même) du Nord chantent dans un parfait anglais avec le style et la carrure d’une formation britannique. Encore peu connu hors de leurs contrées, les jeunes lillois ont su pourtant éveiller l’attention d’un public tout acquis à la cause du folk émerveillant de Noah & The Whale. Il faut dire que l’on se situe plus ou moins dans la même tradition musicale, folk, instrumental, orchestral et surtout imprégné d’un leadeur a la voix envoûtante. Roken is Dodelijk a déployé dans cette salle du Grand Mix des chansons toute rôdées pour  la scène, théâtrales et arrangées. Fonzie, leadeur de cette formation, prend des allures d’acteur de théâtre, d’un magicien même, dans son veston-cravate. Charismatique et drôle, le bonhomme sait tenir son public près de lui par sa voix magistrale et ses feintises bienveillantes. Il sait aussi mener son groupe vers les sommets, dans des instrumentalisations grimpantes mais aussi des mélodies plus féériques. Parfois, on sent une légère impression d’Arcade Fire qui pointe le bout de son nez, sans nul doute que le groupe montréalais fait partie des références musicales de ces jeunes lillois plein d’avenir. C’est tout ce qu’on leur souhaite.

Viens donc le tour, très attendu, de Noah & The Whale. La chevelure bouclée d’un jeunot, sosie de Mika (dans un tout autre style, admettons-le) s’avance un peu timide suivi du groupe. On le sait, la présence féminine a disparue de la formation depuis le deuxième album évoquant justement la rupture de Laura Marling avec le leadeur (oui, le bouclé), Charlie Fink. Louvoyant entre le premier (« Peaceful, The World Lays Me Down ») et le deuxième album (« The First Days Of Spring »), les morceaux ont été arrangés en conséquence, bien plus électriques, se contentant de guitares, basse, piano, batterie et d’un violon. Dans un premier temps la voix magique de Charlie Fink s’avère moins prenante que dans les studios, mais ce n’est en réalité qu’une question de temps. Le groupe décolle peu à peu avec un « Jocasta » méconnaissable, un « Give a Little Love » qui fait se retrousser quelques poils et surtout « 5 Years Time », morceau sans conteste le plus attendu. On remarque d’ailleurs que ce sont ces morceaux du premier album qui font le plus mouche, les arrangements semblent plus travaillés. L’expérience déjà sans doute. Car beaucoup de titres s’achèvent brusquement, un peu à la va-vite à l’image du concert. Noah & The Whale sera resté 40 minutes sur scène en tout et pour tout, nous laissant juste, le temps d’un rappel, un titre exclusif (qui devrait sûrement s’intituler 1999 si l’on en croit la répétition multiple de cette date dans les paroles). On en veut plus, on en redemande, mais si on nous écoutait on pourrait y rester la nuit. Tandis que Charlie et sa bande ne pointeront plus le bout de leur nez, si ce n’est pas leurs mélodies enivrantes  et leurs paroles pastorales dans nos petites têtes émerveillées.

février 13, 2010

Un vent de hype dans l’nord : The xx (sans These New Puritans) au Grand Mix de Tourcoing (11/02/2010)

Posted in concert, Musique tagged , , , , , , , à 12:47 par chucky333

Il est 19h45, les portes du Grand Mix de Tourcoing ne sont pas encore ouvertes mais une petite file longe déjà les murs et attend patiemment dans le froid. Ce soir c’est complet : on joue à guichets fermés. Toutes les places se sont vendues il y a déjà quelques temps. Il faut dire que, ce soir, l’affiche est attendue et entendue : The xx. Le groupe londonien révélé en 2009 s’illustra dans la plupart des charts alternatifs pour parvenir en quelques mois à se faire un nom dans la « hype » musicale et se faire connaître par un public plus large. Des petits pubs londoniens, les voilà jouant tous les soirs dans des salles à chaque fois complètes. Pour leur tournée européenne, la première partie sera assurée par « These New Puritans », groupe un brin plus expérimenté pourtant et surtout auteur d’un récent et génialissime album « Hidden ».

20h, les portes s’ouvrent et la première surprise amène la déception : le groupe « These New Puritans » ne pourra pas assurer la première partie, ne pouvant pas franchir l’ « euro-tunnel », perturbé par les mauvaises conditions météorologiques. Qui les remplacera ? Malheureusement personne, le temps fut trop court pour les organisateurs. The xx assurera seul la soirée, et il faudra donc être patient.

Les premières notes de l’intro de l’album arrivent et réconfortent tout de suite. La scène s’illumine, cachée derrière un, grand drap blanc. Nous sommes face à des ombres mouvantes et mystifiées par des jeux de lumières tournoyants. Le groupe ne se compose plus que de 3 membres, après le départ de l’un des leurs pour maladie. L’ombre de Jamie Smith s’excite sur sa boîte à rythme tandis que Romy Madley Croft et Oliver Sim gardent leur calme respectivement à la guitare et à la basse. « Crystalised » fera tomber le rideau et enflammera le public définitivement réconcilié avec sa soirée. The xx envoûte le Grand Mix de Tourcoing, survole la salle d’une pop lancinante, térébrante, presque flippante. Il est vrai que les jeunes musiciens, derrière leur flegme britannique, ont l’air de sortir tout droit d’une arrière salle de café londonien d’un quartier mal famé, finissant leur nuit, camé et torturés par leur tourments juvéniles.

Le concert se poursuit au rythme de l’album, sur la même lignée avec l’énergie nécessaire pour réveiller de temps à autre le public. Seule la cover «Dou You Mind ? » de Kyla  viendra changer ce que l’on connaît de The xx même si ce morceau au final leur colle tellement à la peau qu’il semble être une de leur composition. Leur musique se révèle au grand jour sur scène : les voix des deux chanteurs subliment complètement la salle, les passages a capella nous laissent complètement aphones, les percussions font trembler les murs et nous remuent de l’intérieur. Ce sont des histoires que ces jeunes anglais viennent nous conter, des amours déchirés, des préoccupations sans réponses mais surtout deux voix majestueuses pour les chanter.  Seulement, au final, leurs morceaux se révèlent sur scène très ressemblants les uns des autres, la guitare semblant garder du début à la fin du concert le même rythme et quelques notes similaires.

« Basic Spaces »  se démarque tout de même, grandiose, prolongé de solos étourdissants et amenant déjà à la fin du concert sur « The Stars » en apothéose lorsqu’Oliver lâche sa basse pour littéralement se défouler sur une cymbale au son strident de la guitare et une accélération voltigeuse de la boîte à rythme. La salle jubile et savoure mais se retrouve aussitôt dans le noir. Voilà la fin après à peine une heure de concert, le rappel ne nous laissant qu’une chanson, reprise de « The Stars ». Le groupe ne se montrera plus malgré les acclamations d’un public sur sa fin. Et pour cause, sans première partie le concert s’achève alors que la température commençait à peine à monter. Partagés entre la déception et l’envoûtement de quelques airs qui sifflent encore dans nos oreilles, nous ne pouvons que rentrer chez nous avec encore trop d’appétit à la bouche et une petite question en tête : qu’aurait fait « These New Puritans » ?

février 25, 2009

Ray LaMontagne (et Priscilla Ahn) envoûte(nt) le Cirque Royal (24.02.09)

Posted in Musique tagged , , , , , , , , à 12:47 par chucky333

Et voilà ça y est. Après 3 mois d’attente. Après avoir cru ne jamais le voir (sold-out à l’AB), j’y arrivais enfin. Je mettais le pied dans le magnifique Cirque Royal, le 24 février à 20 heures pour vivre l’indescriptible expérience Ray LaMontagne. Avec en première partie la très peu connue Priscilla Ahn.

C’est donc une jeune fille qui débarque seule avec sa guitare et son harmonica pour introduire ce qui semble être impossible à introduire. Pour faire face à un public tout conquis au soul et au folk rude et ténébreux de Ray LaMontagne. Une jeune fille pétillante, sa voix s’élève peu à peu et créé le silence. Le respect. Ce petit bout de femme pousse sa voix d’une légèreté étonnante, gratouille et sifflote. Pimentant le tout d’anecdotes à l’origine des ses agréables et très minimalistes chansons. De temps en temps sa voix va encore plus loin, plus haut, laisse derrière elle une marque presque visible, que l’on pourrait presque palper. Et on voudrait déjà que le temps s’arrête, ou plutôt qu’il continue encore et encore. Priscilla Ahn nous emmène sur une rivière de très faible remous, où l’on pirogue doucement sous un ciel bleu azur qui crachote de temps en temps une fine pluie réconfortante. Bien sûr, le public adhère. Mais il n’oublie pas ce qui l’attend.

On a beau connaître, avoir écouté des dizaines de fois ses trois albums. On le sait. On le sait que Ray LaMontagne a des anges dans la voix, qu’il nourrit des créatures féériques et ténébreuses dans le fond de ses entrailles. On a beau le savoir, quand les musiciens entament un très révolté « Henry Nearly Kill Me (It’s a Shame) », on a déjà des papillons dans le ventre. Après quelques secondes d’intro, la lumière se fait sur le charismatique, l’ange déchu, le barbu habillé 100% casual, folk. La gueule de l’emploi. Il prononce les première paroles… et là ce n’est plus quelques frissons qui vous parcourent l’échine, ce sont des sensations encore inconnues qui vous prennent de vous ne savez où, d’un peu partout sûrement. Quelque chose se déchire au fond de votre cœur. Alors on avait beau le savoir, ça on ne pouvait pas le prédire. Ray LaMontagne enchaine et jongle entre ses albums, entonne le très attendu et apprécié « Empty ». Oubliant les cuivres de son dernier album pour les riffs d’une guitare électrique, une basse, et quelques accompagnements variables. Peut-être un peu trop… on le préfère au naturel. Seul point négatif. Puis il se retrouve seul, sa guitare et sa voix. Même si on ne peut pas dire que sa voix le laisse seul. Et c’est là que Ray LaMontagne explose dans toute sa splendeur, sa simplicité, son style. On le retrouve au naturel pour deux ou trois chansons dont « Jolene » qui laisse sans voix, la nôtre car la sienne tient les paroles jusqu’aux derniers souffles, nous tient en haleine. On n’a toujours pas compris comment une telle chose était possible. Il y a un paquebot qui s’élève dans son ventre et traverse sa gorge. Un paquebot, c’est gros mais celui-ci est beau, il ne respire pas le goudron, uniquement la mer, le voyage. Ray LaMontagne varie entre les folks adoucis et de temps en temps quelques morceaux plus électriques et complètement virevoltants tel le très adulé par le public « You’re The Best Thing », premier titre de son nouvel album ou encore « Hey Me, Hey Mamma ». Lorsqu’il s’en va, le public reste sans voix, ne sait que dire, alors se lève et applaudit, sans jamais relâcher pendant des minutes entières. Il n’attend qu’une chose, qu’il revienne. Il reviendra pour encore trois morceaux, dont le final en duo avec Priscilla Ahn. Deux mondes se rencontrent comme deux mers, de face. BOUM. On chavire. On a envie de dire la belle et la bête mais il est beau notre Ray. Les deux voix s’entendent à merveille, c’est une alchimie qui se fait et qui achève deux heures et demie de concert, première partie comprise. Le public est conquis, standing innovation. Ray LaMontagne qui s’est fait moins bavard que Priscilla Ahn, se perd dans sa timidité débordante, perd une dizaine de « thank you » dans sa barbe.

On court à la boutique, mettre du matériel sur ce qui a semblé être un moment hors du temps et de l’espace. Au dessus du monde, on a survolé des endroits inconnus, on a volé loin très loin dans des contrées imaginaires. Nagé aussi sûrement. On ressort conquis, une voix grave qui résonne dans la tête que l’on accompagne en entonnant quelques restes. On rentre chez soi on se repasse les morceaux et j’écris. J’écris ce qui semble être impossible à écrire. Décris ce qui n’est pas descriptible. Je fais de mon mieux.

Bonus :

Priscilla Ahn – The Boob Song (avec l’anecdote de la chanson)

Ray LaMontagne – Shelter

février 10, 2008

Hollywood Porn Stars / D’hiver Rock 2008

Posted in Musique tagged , , à 4:54 par chucky333

Sortez les amplis, l’hiver s’achève et comme chaque année depuis un petit bout de temps, Tournai accueille le D’hiver Rock. Ce « festival » réputé pour mettre en scène des groupes expérimentés et débutants, réputé aussi pour faire découvrir de nombreux talents. Cette année côté expérimenté on avait surtout Mr Roux et Les Blérots de Ravel pour le vendrHPSedi et Poulycroc et Hollywood Porn Stars pour le samedi. Et c’est ces derniers qui ont influencé mon choix de venir le samedi! Et oui, pour la 3ème fois HPS débarque sur la scène de la Maison de La Culture. Cette fois, ils arrivent avec leur nouvel album « Satellites », tout beau, tout frais. Ce groupe liégeois a d’ailleurs pris le devant de la scène depuis leur première à Tournai où ils étaient aux côté de Ghinzu et d’Austin Lace, c’était l’année du grand cru. Et HPS n’a pas déçu, attendu par la foule, pour 40 minutes de concert, pas une de plus. Ils n’ont donc eut le choix de déballer tout l’attirail de chansons que le public attend, Money, I Want You, Andy, Dance Rocket, variant entre premier et second album pour le plaisir des oreilles, et des yeux…

The Diplomat

Mais D’hiver Rock, c’est aussi la découverte, que ce soit des groupes de la région ou étrangers. Attagirl a d’ailleurs su s’imposer comme le groupe tournaisien à l’affiche malgré la dur tâche de lancer le programme 15h15. Autre bonne découverte, le groupe The Diplomat qui a su enflammer la foule grâce un son très pop rock, très frais et très énergique.

Mais cette année, les D’hiver Rock ont pris le choix d’inviter un grand nombre de groupes ce qui a étalé la programmation de 15h à 2h. De plus, on remarque de forte tendance electro-rock et punk rock parmi les groupes présents ce samedi. Alors que les années nous avaient habitués à du rock pur belge (Ghinzu, Austin Lace, HPS, Malibu Stacy, My Little Cheap Dictaphone, The Tellers,…), c’est ce qui avait permis d’assurer au « mini festival » un public d’inconditionnels. Cette année, on remarqué une moyenne d’âge très basse parmi les spectateurs, parfois trop jeunes. Et enfin, on a pu remarquer de très GROS problèmes de son pour pas mal de concert, les sons stridents et criards pour l’électro-rock, ça fait très mal.

Bref, malgré un HPS plus que déchaîné et plus que performant avec un superbe dernier album très affranchi de leurs premières année, un son très libéré, pur rock belge, on a assisté à un mauvais cru des D’hiver Rock. Programmation et son à revoir pour m’y retrouver l’année prochaine!

Satellites - HPS