décembre 12, 2009

TOP 20 des albums de 2009 : troisième partie, de 10 à 6

Posted in Musique tagged , , , , , , , à 12:40 par chucky333

Suite du classement :

10. Le Loup – Family (Talitres)

Il faut le savoir : je déteste comparer un groupe à un autre. Mais tout de même, Le Loup a la dégaine d’un renard de chez Fleet Foxes.  « Family » est un album aérien, sur la canopée d’une forêt grouillante de canidés. Guitare, banjo, mandoline, ukulélé et percussions minimalistes s’entremêlent dans des harmonies somptueuses dominées par des voix aux allures grégoriennes. Le tout est bouillonnant d’esthétisme avec un goût d’Afrique et un zeste d’Asie. Les influences tribales de ces incantations font réveiller le charme d’un « Loup », vif, agile et intouchable.

9. Grizzly Bear – Veckatimest (Warp)

Si Veckatimest devait être la bande son d’un film, ce serait sans nul doute un film d’animation fantastique et magique où une forêt serait hantée de drôles de créatures. À l’instar peut-être du clip réalisé pour le titre « Ready, Able », à la fois étrange et sublime. Voilà sûrement la meilleure définition de la musique de Grizzly Bear. Si à priori rien de vraiment novateur surgit de ce 4ème opus, les ours font rugir de plus belle des compositions envoûtantes d’instrumentalisations pas toujours si ordinaires que ça. Veckatimest est une montagne russe qui sait trouver l’équilibre entre force et douceur. Et quand les chœurs et tambours montent, la chute est vertigineuse. Les voix de chorale du quatuor bercent comme elles rugissent. Les ours savent brouiller les pistes et faire peser le mystère. À nous de ne pas nous perdre sur les sentiers étranges de ce sublime album.

8. Mumford & Sons – Sigh No More (Island Records)

Mumford & Sons avait déjà su créer la sensation grâce à deux EP sortis l’année passée. Prometteurs tant ils étaient trop courts. Les titres avaient la carrure de ceux du groupe et amis Noah And The Whale, gracieux, enjoué et véritablement symphoniques. De plus Marcus Mumford, chanteur principal du groupe a cette voix comparable à celle de Charlie Fink, marquante dans ses premières syllabes, touchantes dans ses moindres murmures. Dans la même veine carrément folk, « Sigh No More » sait dompter les banjos, les guitares, les dobros, les claviers pour les associer à des riffs parfois très rocks. Sans nul doute qu’après seulement 2 ans d’expérience Mumford & Sons a encore beaucoup à prouver, mais on les attend avec impatience !

Un peu plus ici : https://chucky333.wordpress.com/2009/11/07/le-temps-d’une-chanson-nous-nous-aimions/

7. Dirty Projectors – Bitte Orca (Domino)

Certes, je suis parfois, moi aussi, victime de la boboïsation pitchforkienne, ce cette foutue manie de faire de certains albums de hype tendance un objet de convoitise. Vous ne comprenez rien à ce que je dis ? Ce n’est pas grave, tant mieux.

Ce qu’il faut savoir c’est que « Bitte Orca » et le groupe Dirty Projectors dans l’ensemble sont l’objet de discordes, les avis divergent. Rien que la voix de Dave Longstreth semblerait filer la nausée à pas mal de gens. Du coup, ces derniers s’esclaffent devant un tel emballement pour ce dernier album. Et pourquoi moi, ai-je donc cédé à la hype ?

D’abord, Dirty Projectors ne s’expliquent pas, ils s’écoutent. Leur musique semble être le confluent d’influences les plus diverses, de la pop des années 80 en passant par le folk, rock et même l’opéra. « Bitte Orca » mélange dans un grand shaker toutes ces petites voix, ces mélodies psychédéliques pour en ressortir des kaléidoscopes multicolores et explosifs. Ensuite, par son éclectisme, « Bitte Orca » peut vous faire passer par tous les sentiments possibles et peut par convergence s’écouter dans toutes les situations imaginables. Cet opus représente le multi-usage dans son principe robotique et se découvre encore de nouvelles fonctions aussi bien qu’on lui découvre de nouveaux charmes à chaque écoute. Polémiquez-donc…

6. Volcano Choir – Unmap (Jagjaguwar)

Qu’arrive t-il à notre barbu préféré (quoique la concurrence est rude) ? Justin Vernon, alias Bon Iver, troque ici sa chemise de bûcheron et son folk ténébreux pour devenir cet artisan musical « touche-à-tout » expérimentaliste. Et pour, une nouvelle fois, nous prouver son génie. Sa voix se multiplie interminablement pour résonner contre une machinerie bien huilée. Ça sonne, ça grésille, pendant que deux notes suffisent à installer une ambiance des plus particulières. Laquelle ? Indescriptible. Peut-être même que ce nouveau projet Volcano Choir  laissera perplexe la plupart des assidus de Bon Iver. Car « Unmap » est aux antipodes du folk épuré du chef d’œuvre « For Emma, Forever Ago ». « Unmap » est plutôt complexe, torturé, enchevêtré de mélodies conceptuelles. La voix d’ange apocalyptique de Justin Vernon se colle néanmoins tout aussi magnifiquement à ce projet audacieux et réussi. Avis aux amateurs de nouvelles sensations musicales.

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La suite et fin dans quelques jours.

novembre 7, 2009

Le temps d’une chanson (nous nous aimions)

Posted in Musique tagged , , , , , , , à 12:17 par chucky333

Le temps passe, c’est un fait. Vite, c’est une réalité. Et le temps d’écrire a manqué mais le reste a continué. Pensez bien, je n’ai pas fait cinq mois sans écrire, je n’ai même pas hiberné contrairement à certaines idées qui ont circulé. Pensez bien aussi que si j’écris maintenant c’est que j’ai quelque chose à dire et que je ne vais pas continuer à vous parler de ce que j’aurais pu faire de tout ce temps. Enfin en quelques sortes si, puisque la rentrée musicale 2009 fut un brin chargée.

Vous vous souvenez l’année passée à peu près à la même époque je vous parlais de neige, de grandes promenades dans les prés (oui bon, j’avais été un peu loin, j’ai légèrement déconné, veuillez m’en excuser), tout ça pour vous faire découvrir l’incroyable album de Noah And The Whale (Peaceful, The World Lays Me Down), un premier opus calibré comme une mouette (ne me demandez pas comment est calibré une mouette… ça doit avoir un rapport avec le fait de voler au bord de la mer). Un album qui est passé en boucle dans mes petites oreilles et qui m’amène à, il y a quelques semaines à peine ou par surprise j’apprenais que le second volet était sorti. Mammamia mais qu’attendais-je donc? « The First Day Of Spring » se présente comme un paroxysme en cet automne un peu maussade. Et c’est là que la magie de Noah And The Whale se marque. On attendait les chœurs envoûtants du premier album, ces morceaux enjoués et magnifiés de la voix montante de Charlie Fink. Les premiers jours du printemps s’annoncent en fait calmes et apaisants, on attend (peut-être un peu désespérément) un départ, quelque chose qui doit arriver, qui doit se passer sans savoir ce que ça pourrait être. Mais en réalité on a déjà passé la moitié de l’album que tout sera resté dans cette ambiance de perce-neige, tranquille et montante. On en vient même à penser que les voix de Laura Marling et Emmy The Great (invitées sur le premier album) manquent à l’appel. Mais ce n’est en fait pas ça puisqu’après le premier instrumental, « Love Of An Orchestra » se déroule comme un intermède exutoire, médiane de deux saisons, la neige ayant fondu  et on découvre la subtilité mise dans ce deuxième bijoux, plus en douceur et bien plus instrumental. Un album réalisé au fond d’un canapé, certains diront avec plus de maturité (déjà ?), mais qui a l’effet des premiers jours d’été (où était-ce de printemps ? je suis perdu).

Un peu plus brièvement, Mumford & Sons, nouveau groupe folk londonien, les cousins de Noah & The Whale (on découvre qu’ils sont, en fait, amis), sortent leur premier album en cette même période : « Sigh No More ». On en revient donc à ces chœurs, ces instrumentaux assez féérique, banjo, mandoline et guitare en prime et surtout à la voix sublime de Mumford. Ce n’est pas un hasard s’ils ont aussi collaboré avec Laura Marling. Tout ça dans la plus grande tradition de la folk, légèrement bluegrass, divinement instrumentale, magnifiquement country. Groupe bien plus qu’à suivre puisqu’on les avait déjà découverts grâce à leurs deux EPs qui présumaient bien des choses. Devoir accompli.

Autre nouveauté dans le monde de la folk : Monsters Of Folk. Nouveau Groupe ? Eh bien oui, mais pas vraiment inconnu au bataillon lorsqu’on voit qui le compose : Conor Oberst (Bright Eyes), M. Ward, Jim James et Mike Mogis. C’est peu dire sur le talent réuni en ces 4 garçons (« dans le vent » serait trop facile). Et pourtant chacun des protagonistes semble être dilué dans un ensemble plutôt cohérent, on en oublie leur projet solo pour cette petite douceur nostalgique qu’est leur album titré du nom du groupe.

Voilà de quoi achever un automne bien maussade. Peut-être sous la couette ,c’est bien mieux. Mais n’oubliez pas d’aller prendre froid pour avoir l’excuse d’y rester. Je n’oserais vous dire à bientôt.