mars 15, 2010

Gorillaz – Plastic Beach

Posted in Musique tagged , , , , , à 4:29 par chucky333

Cela fait certainement plus de deux ans qu’on les attendait, les quatre membres farfelus du groupe Gorillaz, projet musical animé développé par Damon Albarn et Jamie Hewlett. Peut-être même plus de deux ans puisque ce 3ème projet musical d’un des groupes les plus révolutionnaires du 3ème millénaire fut initié en 2007 selon ses créateurs. Un projet dont, petit à petit, nous avons appris quelques bribes telles que la brochette de collaboration qui l’accompagnait : Mos Def, Lou Reed, De La Soul, Snoop Dog, Mick Jones, … pour ne citer qu’eux. « Plastic Beach » devenait alors l’objet de toutes les attentes.

Très certainement cette attente joua et jouera de mauvais tours au groupe virtuel puisque à première écoute, l’album « Plastic Beach » est décevant à plus d’un titre et ne ressemble en rien à ses deux premiers condisciples. Pas de véritable ligne de conduite pour ces 60 minutes de « fourre-tout », pas vraiment non plus de titres phares comme pouvait l’être « Clint Eastwood » ou « Feel Good Inc. ». C’est d’ailleurs le titre « Stylo » (en collaboration avec Bobby Womack et Mos Def) qui fait l’objet du premier single, premier titre dévoilé, un des plus mauvais morceaux sûrement de l’album dont seul le clip déjanté avec la présence de Bruce Willis arrive à lui extirper cette étiquette.

Néanmoins, on ne demande pas à Gorillaz de la redondance et cette nouveauté est synonyme de fraîcheur sur ce dernier opus. Après plusieurs écoutes, certains titres rendent cet album intéressant en plusieurs points, quelques collaborations s’avèrent magistrales et les compositions de Gorillaz toujours aussi sophistiquées. Pop, hip-hop, dubstep ou electro ? Gorillaz aime brouiller les pistes et surprendre. Un  Lou Reed auto-caricaturé (« Some Kind Of Nature »), un National Orchestra of Arabic Music symphoniquement rap (« White Flag »), un De La Soul survolté (« Superfast Jellyfish ») font de quelques titres des perles échouées sur une plage de plastique.

février 27, 2010

Coup de coeur : Beach House – Teen Dream

Posted in Musique tagged , , , , , , , à 2:26 par chucky333

Beach House en dit long de son nom de groupe sur sa musique estivale aux reflets bleus azurs et le sentiment de fraîcheur qu’elle apporte dans une petite cabane sur la plage.  Et que dire alors du nom de leur dernier album, « Teen Dream », qui fait entrer dans ce paysage une part de décadence, de sons lents et psychédéliques d’une jeunesse camée à souhait, jouant de leurs instruments presqu’au ralenti et sans aucun contrôle de soi-même. Le tableau semble être dressé.

« Teen Dream » est un album pudique, dans lequel  on entre à pas de souris pour observer d’un coin de fenêtre toute la délicatesse et l’émotion de ce spleen hypnotique. Les mouvements y semblent ralentis, les voix tremblantes, les sons timides, tout l’univers chancèle tel un château de cartes prêt à s’effondrer. Pendant que nous, nous sommes bel et bien tombés sous le charme de ces rêves adolescents, à la mode seventies, rappelant  une jeunesse désavouée, fragile, des années que l’on veut chérir et qu’on chérira encore durant nos voyages dans notre maison sur la plage.

MySpace : http://www.myspace.com/beachhousemusic

décembre 5, 2009

TOP 20 des albums de 2009 : deuxième partie, de 15 à 11

Posted in Musique tagged , , , , , , , , , , , , à 5:11 par chucky333

Suite du classement :

15. Danger Mouse & Sparklehorse – Dark Night Of The Soul (/)

Qu’était donc ce nouveau projet “Dark Night Of The Soul” ? Précédée d’une mystérieuse campagne publicitaire, la sortie de cet album avait fait s’interroger le monde de la musique. Il faut dire que l’image d’annonce était signée David Lynch et la musique se trouvait être le fruit de la collaboration de Danger Mouse & Sparklehorse. L’histoire a fait d’autant plus grand bruit que le contrat n’ayant pas été signé avec EMI, toute la petite troupe s’est chargée de la production. Au final, « Dark Night Of The Soul » était en vente, contenant un livre illustré par David Lynch, un poster et un CD-R pour graver l’album qui se téléchargeait sur la Toile… gratuitement. Et ce n’est pas tout : chaque titre du projet était signé d’une prestigieuse collaboration (Vic Chesnutt, Julian Casablancas, Iggy Pop, Wayne Coyne, …). Le résultat est bluffant, bien évidemment éclectique et pourtant bien homogène. Émotionnel à souhait, camé comme une rock star, naviguant entre de multiples inspirations, de multiples voix,  « Dark Night Of The Soul » ressemble a une soirée prestigieuse où l’on rencontrerait les plus grands musiciens et qui se finirait pas une jam session des plus légendaires.

14. Girls – Album (True Panther)

Il y a quelque chose de très paradoxal dans la musique de Girls : Christopher Owens leader, incontestablement drogué, du groupe mène à grand train des morceaux bouillonnants qui ont pourtant l’odeur des caniveaux. Il faut dire que l’histoire ce type a de quoi inspirer le scénario d’un film : échappé d’une secte, voyant sa mère se prostituer pour survivre au départ du père. Ce serait presque même un peu trop.

Mais l’album de Girls a ce goût de débauche et de narcotisme et résulte surement de soirées de grandes turpitudes. Christopher Owens a dans sa voix les démons de son passé tout en les extériorisant de la façon la plus gracieuse qui soit. « Album » est ce mélange un peu spécial où se croise jeunesse dépravée et rock très classe, cocktail explosif. BOUM, on est conquis.

13. The Big Pink – A Brief History Of Love (4AD)

Dès les premières notes lointaines, on se doute que quelque chose de pas très habituel se passe avec “A Brief History Of Love”. Oui, bon il y a ce bon vieux effet « shoegaze » qui n’a rien de neuf, mais les morceaux son ici travaillés d’une manière sombre et pourtant légère. Les voix du duo londonien formé par Robbie Furze et Milo Cordell se mêlent à une électro-pop sous acide. Ce sont des sons tonitrués, des guitares qui crient, des effets qui s’enflamment et par-dessous tout, deux bonhommes qui survolent un peu tout ça de leur voix planantes. L’album louvoyant aisément entre des morceaux  psychédéliques  et d’autres de pop émotionnel, parfois à grand coup de vitamines dans les veines et coup de pompe dans le derrière. Le tout se secoue avec mélancolie et énergie, The Big Pink créant une ambiance ténébreuse et audacieuse (par son montage très « lo-fi ») dans un album éclectique.

12. Atlas Sound – Logos (XL)

Appuyer sur “play” pour l’album “Logos”, c’est s’engager à entrer dans un monde virtuel épileptique. Un monde légèrement distordu, complètement hallucinant : ce sont des petites bulles aquatiques et électriques sur lesquelles on se pose pour faire un voyage hors du commun C’est une expérience très sensorielle que l’écoute de cet album d’Atlas Sound, projet solo de Bradford Cox, leader du groupe Deerhunter. Cela en devient presque indescriptible lorsque « Logos » s’amuser à électriser une pop répétitives de mantras aériens. Un petit ovni vient en visite sur nos planètes oreilles, déclarant paix et réconciliation de nos expériences auditives.

11. Monsters O Folk – Monsters Of Folk (Rough Trade)

Le nom du groupe de ce nouveau projet musical est de circonstance puisqu’il réunit 4 génies du folk américain qui ont décidé d’accorder leur talent pour un opus tout aussi représentatif de celui-ci.  Conor Oberst, M. Ward, Mike Mogis (Bright Eyes) et Jim James (My Morning Jacket) ont donc décidé de se réunir entre amis pour un bœuf des plus réjouissant. Dans la pure tradition américaine, touchant au folk, à la country, au blues, les 4 fantastiques n’ont rien inventé mais ont sans nul doute créé un album jouissif, sans fausse note et qui a le mérite de voir se créer une collaboration fortuite. Le talent est incontestable et nous fait bourlinguer durant une petite heure sur les routes outre-atlantiques, sauvages et légendaires, le même chemin que l’histoire américaine et ses traditions musicales.

Un peu plus ici : https://chucky333.wordpress.com/2009/11/07/le-temps-d%E2%80%99une-chanson-nous-nous-aimions/

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La suite dans quelques jours.

novembre 28, 2009

Fever Ray, un glacier cauchemardesque

Posted in Musique tagged , , , , , , à 1:54 par chucky333

Les mots manquent à l’appel face à cette étrange réalisation. Que se passe t-il donc dans la tête de la Suédoise Karin Dreijer Andersson (The Knife) pour nous assourdir d’aussi ténébreuses compositions ?

Et pourtant, l’envoûtement est total, la drogue vous prend par les oreilles et vous entraîne dans d’incroyables hallucinations auditives. Fever Ray évoque d’anciens comptes africains, des sonorités noires, des effluves d’une Asie ancienne et disparue. C’est un mélange troublant, une alchimie de cendres qui a l’odeur du givre, des nuits terrifiantes. Dieu, qu’il fait froid, quand est-ce que la pluie s’arrêtera ? Les frissons perdurent, les ténèbres vous enveloppent et vous restez scotchés face à cette musique inqualifiable tant elle trouble par son caractère tribal, son animosité, ses cérémonies mortuaires, ses évocations cauchemardesques.

Il est vrai, qu’à la première écoute, non-attentive, Fever Ray a de quoi laisser perplexe mais laissez vous conquérir par 50 minutes d’hypnose et découvrez un des meilleurs albums de cette année 2009.

Un clip tout aussi étrange et envoûtant.

décembre 4, 2008

Musique d’hiver, couette douillette et feu de cheminée.

Posted in Musique tagged , , , , , , , , , à 12:20 par chucky333

C’est un fait, l’hiver, il fait froid. On n’a pas toujours envie de sortir de chez soi, et parfois encore moins de sous sa douce et chaude couette. Ces doux matins où vous maudissez ce bon vieux radio réveil qui ne s’arrête jamais de compter le temps. Vous, vous rêvez d’un feu de cheminé, d’un doux crépitement de flammes que vous touchez presque de vos pieds nus (oui, parce que vous avez une grosse moquette dans votre chalet d’hiver). Vous vous imaginez courant dans les plaines vertes, nu comme un ver, chassant les oiseaux qui piaillent dans les arbustes, et vous reposant finalement au dos d’un séquoia rouge pour finir votre sieste à l’hombre d’un grand chapeau mexicain.

Quoi? Je divague? Je tergiverse? Non, non, c’est l’hiver qui fait ça. Le froid, gla-gla. Heureusement, la saison froide n’est pas en reste de découvertes musicales. Et bizarrement, les disques de fin d’années créent des ambiances particulières dans vos petites oreilles. C’est là, la douce loi du temps, celle qui ne vient jamais uniquement accompagnée de malheurs. Alors, jouant les Pères Noël, avant l’heure, je vous offre ces quelques minutes (voire plusieurs heures) d’évasion musicale dans un pays où les loutres conversent avec les marmottes à côté des cascades. Tout ça, dans votre lit.

Fleet Foxes à la première approche, c’est moche. C’est du Bruegel, c’est laid, ça vous rappelle des années d’enfance où vous visitiez les musées d’Anvers accompagné de la vieille prof d’histoire à la voix rauque et au poil sur le nez (avec de la moustache aussi, vous voyez laquelle?). Mais Fleet Foxes, c’est aussi comme la prof d’histoire, quand vous fermez les yeux, c’est cultivé, ça a de l’art dans le ventre et ça fait raisonner des vieux contes de fées et de chevaliers dans votre tête. Fleet Foxes, c’est une musique venue d’un peu nul part qui mélange un art mystérieux de vaudous indiens à des harmonies vocales célestes, c’est un album orchestral aux mélodies somptueuses qui vous donnent envie de vous plonger dans la nuit profonde étoilée et de vous réveiller dans un cocon d’esquimau quelque part en Laponie.

http://www.jiwa.fm/#album/170927

Et comme un bonheur ne vient jamais seul, Noah And The Whale vous offre un album, « Peaceful, The World Lays Me Down« , tout en douceur. Un peu plus du côté de la bonne humeur et d’une soudaine envie de se lever et de crier sa joie. Et oui, il faut de tout pour faire un monde. C’est un peu cette musique qui vous émoustille les babines d’une voix, un peu reculée du micro, pas trop forte, pas trop douce, qui vous donne juste envie de chanter, alors que vous ne connaissez même pas les paroles (première, deuxième et même troisième écoute oblige). L’arrangement musical accompagnant le tout de mélodies guillerettes à vous faire péter des champs de tournesol plein le visage. Des couleurs, des cris, des joies. Youpi, allons courir sous la pluie.

http://www.jiwa.fm/#album/193180

Au final, je me demande si toute cette bonne humeur ambiante n’est pas due au fait de savoir que le 24 février, je serai au Cirque Royal, recevant une claque folk de la voix rauque et délicieuse de Ray LaMontagne. Douce perspective.

Bon hiver, ne prenez pas froid, dormez encore un peu. Sous la couette on est mieux, avec de la bonne musique on peut presque toucher les comètes des aurores australes de Laponie. En fin de compte, je crois que j’aime bien l’hiver. Gla-gla.