décembre 4, 2008

Musique d’hiver, couette douillette et feu de cheminée.

Posted in Musique tagged , , , , , , , , , à 12:20 par chucky333

C’est un fait, l’hiver, il fait froid. On n’a pas toujours envie de sortir de chez soi, et parfois encore moins de sous sa douce et chaude couette. Ces doux matins où vous maudissez ce bon vieux radio réveil qui ne s’arrête jamais de compter le temps. Vous, vous rêvez d’un feu de cheminé, d’un doux crépitement de flammes que vous touchez presque de vos pieds nus (oui, parce que vous avez une grosse moquette dans votre chalet d’hiver). Vous vous imaginez courant dans les plaines vertes, nu comme un ver, chassant les oiseaux qui piaillent dans les arbustes, et vous reposant finalement au dos d’un séquoia rouge pour finir votre sieste à l’hombre d’un grand chapeau mexicain.

Quoi? Je divague? Je tergiverse? Non, non, c’est l’hiver qui fait ça. Le froid, gla-gla. Heureusement, la saison froide n’est pas en reste de découvertes musicales. Et bizarrement, les disques de fin d’années créent des ambiances particulières dans vos petites oreilles. C’est là, la douce loi du temps, celle qui ne vient jamais uniquement accompagnée de malheurs. Alors, jouant les Pères Noël, avant l’heure, je vous offre ces quelques minutes (voire plusieurs heures) d’évasion musicale dans un pays où les loutres conversent avec les marmottes à côté des cascades. Tout ça, dans votre lit.

Fleet Foxes à la première approche, c’est moche. C’est du Bruegel, c’est laid, ça vous rappelle des années d’enfance où vous visitiez les musées d’Anvers accompagné de la vieille prof d’histoire à la voix rauque et au poil sur le nez (avec de la moustache aussi, vous voyez laquelle?). Mais Fleet Foxes, c’est aussi comme la prof d’histoire, quand vous fermez les yeux, c’est cultivé, ça a de l’art dans le ventre et ça fait raisonner des vieux contes de fées et de chevaliers dans votre tête. Fleet Foxes, c’est une musique venue d’un peu nul part qui mélange un art mystérieux de vaudous indiens à des harmonies vocales célestes, c’est un album orchestral aux mélodies somptueuses qui vous donnent envie de vous plonger dans la nuit profonde étoilée et de vous réveiller dans un cocon d’esquimau quelque part en Laponie.

http://www.jiwa.fm/#album/170927

Et comme un bonheur ne vient jamais seul, Noah And The Whale vous offre un album, « Peaceful, The World Lays Me Down« , tout en douceur. Un peu plus du côté de la bonne humeur et d’une soudaine envie de se lever et de crier sa joie. Et oui, il faut de tout pour faire un monde. C’est un peu cette musique qui vous émoustille les babines d’une voix, un peu reculée du micro, pas trop forte, pas trop douce, qui vous donne juste envie de chanter, alors que vous ne connaissez même pas les paroles (première, deuxième et même troisième écoute oblige). L’arrangement musical accompagnant le tout de mélodies guillerettes à vous faire péter des champs de tournesol plein le visage. Des couleurs, des cris, des joies. Youpi, allons courir sous la pluie.

http://www.jiwa.fm/#album/193180

Au final, je me demande si toute cette bonne humeur ambiante n’est pas due au fait de savoir que le 24 février, je serai au Cirque Royal, recevant une claque folk de la voix rauque et délicieuse de Ray LaMontagne. Douce perspective.

Bon hiver, ne prenez pas froid, dormez encore un peu. Sous la couette on est mieux, avec de la bonne musique on peut presque toucher les comètes des aurores australes de Laponie. En fin de compte, je crois que j’aime bien l’hiver. Gla-gla.

novembre 15, 2008

Folk & Soul, baby!

Posted in Musique tagged , , , , , à 11:46 par chucky333

J’ai tout compris. Je sais pourquoi ce monde ne tourne pas rond… Pourquoi tant de haine, de misère, de bassesse, … Ray LaMontagne! Non, non, Ray LaMontagne n’est pas la cause de tout ça! Mais c’est le remède. Si la planète était branchée sur la musique de Ray LaMontagne, alors j’en suis sûr, tout tournerait plus rond!

Pourquoi donc Ray Lamontagne ne parvient pas à gagner notre vieux continent? C’est un des mystères de la vie. Il suffit pourtant d’une seule et première écoute pour tomber sous le charme d’une voix rocailleuse et sensuelle à la fois. C’est ce qui touche à l’essentiel, du pur, du folk, 100% naturel, origine contrôlée. Derrière sa barbe de 2 mois, sortant peut-être d’une cabane du Canada, perdue en pleine forêt, quand cet homme aux allures de bûcheron se met à faire de la musique, c’est toute la sensibilité qui remonte à la surface.

Il signe aujourd’hui son troisième album, Gossip in The Grain, aux allures plus cuivrées, au charme inégalé. On voudrait que jamais il ne se termine. Ça a le goût d’un voyage emmitouflé dans sa couette, on atteint les sommets de l’aphrodisiaque (sans faire de mauvais jeu de mot sur son nom). On ne peut que lui souhaiter la continuité… et une statue avec le prix Nobel de la paix (si, si!).

www.raylamontagne.com

http://www.myspace.com/raylamontagne

novembre 5, 2008

Chronique d’un nouveau jour.

Posted in Actualité, Les Chroniques tagged , , , , , , , à 1:03 par chucky333

C’est marrant, ce matin on me parlait d’une certaine attitude pessimiste typique à la Belgique, que l’on collerait même au terme « belgitude ». En gros, tout est gris chez nous, ce voile épais de brouillard sur Bruxelles est aussi sur la tête des belges. C’est  ce qui lui fait dire que chez lui il pleut tout le temps, qu’il n’aura pas un bon été cette année, que l’hiver arrive plus tôt que prévu, que son pouvoir d’achat est au plus bas, que sa banque risque de faire faillite et que ses actions ne valent plus rien.

Et c’est marrant, parce que tout ça faisait contraste aujourd’hui. Il suffisait d’allumer sa radio, sa télé, surfer sur les sites d’infos et partout les cris étaient de joie, les images étaient de liesse populaire. Tout ça faisait finalement référence à l’espoir. Changement aux USA rime avec espoir. Et on voyait même que dans de nombreux autres pays on se félicitait d’avoir un tel président. En fait, on pouvait croire que c’était l’univers qui avait eu son nouveau président.

Mais nous, en Belgique, on se voulait encore trop naïf d’y croire. On attend, on guette. Bien sûr, on a essayé de nous rassurer et beaucoup se sont lancé dans l’aventure et la course de l’espoir, de l’avenir. Bien sûr on s’est dit qu’on ne pouvait avoir que mieux que l’ancien (président). Et au final, on se dit tout de même: à quoi bon? Le président des Etats-Unis d’Amérique restera le président de son pays. Et pour nous, il ne pourra pas faire grand chose. On eut même droit à quelques articles qui nous disaient qu’Obama, en fin de compte, ça ne changera pas la politique internationale assez renfermée sur elle-même des USA.

On nous a dit tout ça, mais malgré tout on voudrait y croire nous. En quelque sorte, on voudrait sortir de notre « belgitude » qui nous fait croire qu’un gouvernement ne fait que se quereller et qu’il nous fait couler plus qu’il ne nous sauve. Il y a 40 ans, nous entendions résonner « I have a dream… » et ce matin ça nous est revenu dans la tête. C’est que quelque part l’espoir n’est pas mort. Mais qu’au fond rien ne vaut mieux que d’attendre… et de voir.

juillet 26, 2008

Alexandre Jardin – Chaque femme est un roman.

Posted in Littérature tagged , , , , , , , , à 10:44 par chucky333

C’est un véritable hommage, une ode, qu’Alexandre Jardin a voulu offrir aux femmes avec ce dernier roman. Celles dont il est question ici, ont toutes quelque chose d’exceptionnel. Chaque chapitre est divisé en petits récits dédié à une seule femme, un portrait esquissé, et chaque fois, une once de folie.

Avec tout l’humour qu’on lui connait, Alexandre Jardin frise parfois la « philosophie de café », celle dont ces protagonistes féminins l’inspire. Tantôt naturels, tantôt surnaturels, ces récits s’enchevêtrent avec cette impression que l’on ressent du parfois « trop », du surjoué, mais sans le savoir vraiment, jusqu’à ce que l’auteur l’avoue lui-même subtilement.

“Ne leur ai-je pas prêté à toutes le caractère de personnages alors qu’elles ne sont, je le crains, que de fragiles personnes ?”

Rien d’exceptionnel en soi dans ce roman, parfois au bord du « nœud-nœud » mais jamais dedans, certaines petites nouvelles arrivent néanmoins à sortir du lot grâces à l’étrangeté parfois, à la sensibilité souvent, des ces femmes. On finit par se demander: où peut-on les rencontrer ces grand-mères fabuleuses, ces éditrices farfelues, ces jeunes filles aux idées saugrenues, ces mères hystériques de la pensée ouverte. Sa mère, donc qui chapeaute le roman comme l’inspiratrice, la muse, la libertaire, « l’anti-castration de pensée »
Pensée ouverte, c’est bien ça dont il est question durant tout ce livre, c’est ce qui nous tient dans ce roman sans nous retenir vraiment, ce qui nous y plonge sans captiver franchement.

« Qu’est-ce qu’une femme décisive, sinon une fenêtre qui s’ouvre dans un mur que l’on croyait aveugle ? »

juin 19, 2008

Déception d’un Eldorado non atteint.

Posted in Cinéma tagged , , , , , , , , à 11:48 par chucky333

Eldorado

Au regard de la critique unanime et des salves d’applaudissements à la fin de la projection d’Eldorado à Cannes, le film de Bouli Lanners avait tout l’air du chef-d’œuvre enfin atteint par le cinéma wallon. Alors on se dit qu’on tentera l’expérience par nous même, on espère toucher un bout de nirvana… ou plutôt d’eldorado.

On le cherche donc, on admire de sublimes plans de la Wallonie, d’étonnantes images d’une région à laquelle on rend des couleurs, pourtant toujours sombres. Ces plaines jaunes, ces ciels gris-bleus, ces routes bitumées à la peau qui craquelle, ces échoppes de stations essence aux faux airs abandonnés. Oui, franchement, il y a un air de far-west, de road-movie, c’est une région métamorphosée. On écoute aussi, avec tendresse la superbe B.O qui colle parfaitement à l’ambiance.

Et quoi? C’est tout? C’est donc ça le film? Et bien je dois vous avouer que oui! C’est ça. L’histoire en elle-même n’est qu’une vaste anecdote, pas de scénario. Le tout ressemble à un gros cliché, à une caricature: des personnages surjoués, un humour blasé, des plans immobiles,… Comme si on avait voulu faire un film d’auteur, que c’était le but recherché. Ces deux protagonistes à peine esquissé et pourtant déjà contourné n’évolueront plus, à l’image des dialogues qui tourneront en rond. Ce n’est pas que les acteurs soient mauvais, bien sûr que non.

On attend en vain un décollage, un truc auquel s’attacher, une bouée de sauvetage qui nous signale que ce film méritait tant de ferveur médiatique. Mais la fin vient déjà (enfin?) soulignant une fois de plus le caractère anecdotique d’un film non abouti, d’un eldorado non atteint.

Mai 28, 2008

Chronique de Balkanvision

Posted in Les Chroniques, Musique tagged , , , , , , , , à 1:39 par chucky333

LordiMais qu’arrive t-il donc à l’Eurovision? Alors qu’il y a deux ans, Lordi gagnait le concours européen de la chanson pour la Finlande, on croyait une nouvelle porte ouverte à la créativité, la nouveauté et le second degré. Lordi, … vous vous souvenez? Ce sont ces gros barbares déguisés chantant en feu et flammes « Hardrock Hallelujah! » De même, Urban Trad avait frôlé l’exploit pour la Belgique en 2003 avec un style plus qu’original et intéressant. Alors, je vous le demande, qu’est-il arrivé à l’Eurovision? Flashback?

Bien avant les aventures des barbares finnois, il faut se rappeler que l’Eurovision n’a pas toujours était aussi dévergondé. Le royaume du kitsch et du grotesque avait traversé les générations. On ne compte plus les groupes niais et les chansons « old-fashioned ».Russie

Oui vous ne rêvez pas, c’est ce qu’on a (re)vu cette année; La Russie l’emporte avec un chanteur plus « boysband » que les Boysband eux-mêmes et une chanson plus gay que celles d’O-zone. Et pour couronner le tout, Evgeni Plushenko, champion olympique de patinage artistique, tournant et sautillant joyeusement autour de notre « Queer » russe.

Ensuite? La Grèce, mélange de Britney Spears de seconde main et de Beyoncé sans les formes, avec pour guise de vêtement (déguisement?), seize centimètre carrés de tissu et pour parade, quatre armoires à glace pour la soulever par les fesses.

Sébastien TellierEt pourtant d’autres pays ont tenté la créativité et la nouveauté, croyant la page du kitsch et des paillettes tournée. Bien sûr, le niveau reste peu élevé, n’oubliez pas que c’est de l’Eurovision dont on parle! Mais la France a osé Sébastien Tellier, sorte de chanteur fou venu d’une planète inconnue, privilégiant le second degré. Résultat? 19ème place. Déjà les médias et le public français avaient dénigré l’artiste, sûrement pas assez « typé » pour l’émission. Sans doutes. Du même côté de la barrière on avait un guitariste espagnol un peu dingue, des pirates arméniens et un tango bien dosé pour les croates. À nouveau, nada, nothing, rien, dans le classement final.

D’ailleurs, intéressons nous un peu à ces résultats, même s’ils n’en valent pas vraiment la peine. Russie, Ukraine, Serbie,… Très « est » tout ça… On savait les votes très politisés et diplomates mais depuis la fin de l’URSS et du bloc Yougoslave, l’influence du bloc de l’Est semble encore laisser des traces. Échanges de points et de sourires entre « speakers », des « bonjours public européen » et « merci pour cette superbe soirée » en veux-tu, en voilà! Mais derrière ces votes, quels arrangements? Quelle influence diplomatique? Les questions sont lancées…

Le système de vote pourrait être à revoir; mais serait-ce beaucoup mieux avec un jury? Enfin bref, cessons de nous tracasser, après tout ce n’est pas comme si on parlait d’une émission de qualité et d’un évènement important. Rendez-vous donc, l’année prochaine à Moscou! Et Hardrock Hallelujah!

Eurovision 2008