Mai 13, 2010

Freaky Folk : le grand « The Tallest Man On The Earth »

Posted in Musique tagged , , , , , à 3:49 par chucky333

Il y a chez Jens Kristian Mattson –alias The Tallest Man On The Earth- quelque chose de très perturbant d’assez dylanesque. D’abord parce que je déteste les comparaisons (surtout avec Bob Dylan) mais aussi parce que cela n’est probablement pas voulu. Pourtant accompagné pour seules amies d’une guitare et d’une voix nasillarde quelque peu assaillante, The Tallest Man On The Earth –comme son nom de scène un peu étrange le dit- est un grand monsieur.

« The Wild Hunt », son deuxième album après “Sallow Grave”, vient une nouvelle fois prouver l’incroyable talent de ce suédois. Une véritable baignade en eau glacée des contrées du nord : un peu difficile lors de la première immersion, mais tellement revivifiant.  Cette manière folle de raconter des histoires d’une voix tantôt douce, tantôt criarde n’est pas sans faire penser à Joanna Newsom, elle aussi auteur d’un magnifique album sorti cette année (« Have One On me »). Beaucoup restent de glace devant ces phénomènes de folk légèrement étranges. Pour les autres TheTallest Man On The Earth possède la recette simple pour réchauffer les cœurs. Ah, ces gars du nord…

novembre 18, 2009

« Megafaun – Gather, Form & Fly » : Tombe la pluie, tombe.

Posted in Musique tagged , , , , , , à 11:33 par chucky333

Le groupe Megafaun a bien plus que son nom d’original : sa musique est tout autant fantaisiste. Imaginez donc, 3 hommes bien portants et bien poilus tout droit venus de la Caroline du Nord. Imaginez-les ensuite montant un groupe de folk dans la pure tradition américaine.  Le cliché est parfait.

Mais bien au-delà, on remarque que dans l’album de ces trois zigotos (Gather, Form & Fly), l’ambiance est bien plus originale. Passant de la country la plus fondamentaliste à l’expérimental atmosphérique sans peine, le trio surprend par cette ligne de fond étonannte qui traverse tout l’album et qui nous traverse de fond en comble. On succombe. Megafaun parvient à nous faire voyager dans des univers imprévisibles, faisant tomber la pluie après une danse que nous pouvons presque percevoir, appelant les ancêtres d’une forêt hantée, faisant crisser des cordes magiques. L’atmosphère de Gather Form & Fly touche à l’essentiel : l’aventure et l’évasion.

novembre 7, 2009

Le temps d’une chanson (nous nous aimions)

Posted in Musique tagged , , , , , , , à 12:17 par chucky333

Le temps passe, c’est un fait. Vite, c’est une réalité. Et le temps d’écrire a manqué mais le reste a continué. Pensez bien, je n’ai pas fait cinq mois sans écrire, je n’ai même pas hiberné contrairement à certaines idées qui ont circulé. Pensez bien aussi que si j’écris maintenant c’est que j’ai quelque chose à dire et que je ne vais pas continuer à vous parler de ce que j’aurais pu faire de tout ce temps. Enfin en quelques sortes si, puisque la rentrée musicale 2009 fut un brin chargée.

Vous vous souvenez l’année passée à peu près à la même époque je vous parlais de neige, de grandes promenades dans les prés (oui bon, j’avais été un peu loin, j’ai légèrement déconné, veuillez m’en excuser), tout ça pour vous faire découvrir l’incroyable album de Noah And The Whale (Peaceful, The World Lays Me Down), un premier opus calibré comme une mouette (ne me demandez pas comment est calibré une mouette… ça doit avoir un rapport avec le fait de voler au bord de la mer). Un album qui est passé en boucle dans mes petites oreilles et qui m’amène à, il y a quelques semaines à peine ou par surprise j’apprenais que le second volet était sorti. Mammamia mais qu’attendais-je donc? « The First Day Of Spring » se présente comme un paroxysme en cet automne un peu maussade. Et c’est là que la magie de Noah And The Whale se marque. On attendait les chœurs envoûtants du premier album, ces morceaux enjoués et magnifiés de la voix montante de Charlie Fink. Les premiers jours du printemps s’annoncent en fait calmes et apaisants, on attend (peut-être un peu désespérément) un départ, quelque chose qui doit arriver, qui doit se passer sans savoir ce que ça pourrait être. Mais en réalité on a déjà passé la moitié de l’album que tout sera resté dans cette ambiance de perce-neige, tranquille et montante. On en vient même à penser que les voix de Laura Marling et Emmy The Great (invitées sur le premier album) manquent à l’appel. Mais ce n’est en fait pas ça puisqu’après le premier instrumental, « Love Of An Orchestra » se déroule comme un intermède exutoire, médiane de deux saisons, la neige ayant fondu  et on découvre la subtilité mise dans ce deuxième bijoux, plus en douceur et bien plus instrumental. Un album réalisé au fond d’un canapé, certains diront avec plus de maturité (déjà ?), mais qui a l’effet des premiers jours d’été (où était-ce de printemps ? je suis perdu).

Un peu plus brièvement, Mumford & Sons, nouveau groupe folk londonien, les cousins de Noah & The Whale (on découvre qu’ils sont, en fait, amis), sortent leur premier album en cette même période : « Sigh No More ». On en revient donc à ces chœurs, ces instrumentaux assez féérique, banjo, mandoline et guitare en prime et surtout à la voix sublime de Mumford. Ce n’est pas un hasard s’ils ont aussi collaboré avec Laura Marling. Tout ça dans la plus grande tradition de la folk, légèrement bluegrass, divinement instrumentale, magnifiquement country. Groupe bien plus qu’à suivre puisqu’on les avait déjà découverts grâce à leurs deux EPs qui présumaient bien des choses. Devoir accompli.

Autre nouveauté dans le monde de la folk : Monsters Of Folk. Nouveau Groupe ? Eh bien oui, mais pas vraiment inconnu au bataillon lorsqu’on voit qui le compose : Conor Oberst (Bright Eyes), M. Ward, Jim James et Mike Mogis. C’est peu dire sur le talent réuni en ces 4 garçons (« dans le vent » serait trop facile). Et pourtant chacun des protagonistes semble être dilué dans un ensemble plutôt cohérent, on en oublie leur projet solo pour cette petite douceur nostalgique qu’est leur album titré du nom du groupe.

Voilà de quoi achever un automne bien maussade. Peut-être sous la couette ,c’est bien mieux. Mais n’oubliez pas d’aller prendre froid pour avoir l’excuse d’y rester. Je n’oserais vous dire à bientôt.

février 25, 2009

Ray LaMontagne (et Priscilla Ahn) envoûte(nt) le Cirque Royal (24.02.09)

Posted in Musique tagged , , , , , , , , à 12:47 par chucky333

Et voilà ça y est. Après 3 mois d’attente. Après avoir cru ne jamais le voir (sold-out à l’AB), j’y arrivais enfin. Je mettais le pied dans le magnifique Cirque Royal, le 24 février à 20 heures pour vivre l’indescriptible expérience Ray LaMontagne. Avec en première partie la très peu connue Priscilla Ahn.

C’est donc une jeune fille qui débarque seule avec sa guitare et son harmonica pour introduire ce qui semble être impossible à introduire. Pour faire face à un public tout conquis au soul et au folk rude et ténébreux de Ray LaMontagne. Une jeune fille pétillante, sa voix s’élève peu à peu et créé le silence. Le respect. Ce petit bout de femme pousse sa voix d’une légèreté étonnante, gratouille et sifflote. Pimentant le tout d’anecdotes à l’origine des ses agréables et très minimalistes chansons. De temps en temps sa voix va encore plus loin, plus haut, laisse derrière elle une marque presque visible, que l’on pourrait presque palper. Et on voudrait déjà que le temps s’arrête, ou plutôt qu’il continue encore et encore. Priscilla Ahn nous emmène sur une rivière de très faible remous, où l’on pirogue doucement sous un ciel bleu azur qui crachote de temps en temps une fine pluie réconfortante. Bien sûr, le public adhère. Mais il n’oublie pas ce qui l’attend.

On a beau connaître, avoir écouté des dizaines de fois ses trois albums. On le sait. On le sait que Ray LaMontagne a des anges dans la voix, qu’il nourrit des créatures féériques et ténébreuses dans le fond de ses entrailles. On a beau le savoir, quand les musiciens entament un très révolté « Henry Nearly Kill Me (It’s a Shame) », on a déjà des papillons dans le ventre. Après quelques secondes d’intro, la lumière se fait sur le charismatique, l’ange déchu, le barbu habillé 100% casual, folk. La gueule de l’emploi. Il prononce les première paroles… et là ce n’est plus quelques frissons qui vous parcourent l’échine, ce sont des sensations encore inconnues qui vous prennent de vous ne savez où, d’un peu partout sûrement. Quelque chose se déchire au fond de votre cœur. Alors on avait beau le savoir, ça on ne pouvait pas le prédire. Ray LaMontagne enchaine et jongle entre ses albums, entonne le très attendu et apprécié « Empty ». Oubliant les cuivres de son dernier album pour les riffs d’une guitare électrique, une basse, et quelques accompagnements variables. Peut-être un peu trop… on le préfère au naturel. Seul point négatif. Puis il se retrouve seul, sa guitare et sa voix. Même si on ne peut pas dire que sa voix le laisse seul. Et c’est là que Ray LaMontagne explose dans toute sa splendeur, sa simplicité, son style. On le retrouve au naturel pour deux ou trois chansons dont « Jolene » qui laisse sans voix, la nôtre car la sienne tient les paroles jusqu’aux derniers souffles, nous tient en haleine. On n’a toujours pas compris comment une telle chose était possible. Il y a un paquebot qui s’élève dans son ventre et traverse sa gorge. Un paquebot, c’est gros mais celui-ci est beau, il ne respire pas le goudron, uniquement la mer, le voyage. Ray LaMontagne varie entre les folks adoucis et de temps en temps quelques morceaux plus électriques et complètement virevoltants tel le très adulé par le public « You’re The Best Thing », premier titre de son nouvel album ou encore « Hey Me, Hey Mamma ». Lorsqu’il s’en va, le public reste sans voix, ne sait que dire, alors se lève et applaudit, sans jamais relâcher pendant des minutes entières. Il n’attend qu’une chose, qu’il revienne. Il reviendra pour encore trois morceaux, dont le final en duo avec Priscilla Ahn. Deux mondes se rencontrent comme deux mers, de face. BOUM. On chavire. On a envie de dire la belle et la bête mais il est beau notre Ray. Les deux voix s’entendent à merveille, c’est une alchimie qui se fait et qui achève deux heures et demie de concert, première partie comprise. Le public est conquis, standing innovation. Ray LaMontagne qui s’est fait moins bavard que Priscilla Ahn, se perd dans sa timidité débordante, perd une dizaine de « thank you » dans sa barbe.

On court à la boutique, mettre du matériel sur ce qui a semblé être un moment hors du temps et de l’espace. Au dessus du monde, on a survolé des endroits inconnus, on a volé loin très loin dans des contrées imaginaires. Nagé aussi sûrement. On ressort conquis, une voix grave qui résonne dans la tête que l’on accompagne en entonnant quelques restes. On rentre chez soi on se repasse les morceaux et j’écris. J’écris ce qui semble être impossible à écrire. Décris ce qui n’est pas descriptible. Je fais de mon mieux.

Bonus :

Priscilla Ahn – The Boob Song (avec l’anecdote de la chanson)

Ray LaMontagne – Shelter

février 21, 2009

Alela Diane, l’appel des loups

Posted in Musique tagged , , , , à 11:02 par chucky333

Voilà trois soirs que c’est le même rituel, je m’enfonce doucement dans une forêt envoutée par des chamans apaches. Trois soirs que cette voix s’élève, comme un rite, mouvante et imprévisible comme la fumée d’un grand feu indien. Trois soirs que le nouvel album d’Alela Diane réveille mes élucubrations romanesques aux couleurs du Grand Ouest.

Ça avait d’abord commencé avec « The Pirate’s Gospel », un album sorti il y a quelques années maintenant, qui avait déjà su associer une atmosphère toute particulière au nom de la jeune californienne Alela Diane. Un nom qui raisonne maintenant comme le soleil. « To Be Still » confirme actuellement ce talent à mettre en musique des esprits encore inconnus. On peut parler de néo-folk mais au fond, on y trouve beaucoup du passé. Dans la musique et la voix de la chanteuse on trouve des sentiers à travers des forêts denses, on y croise des papillons, des loups et des ours, un chef sioux et sa tribu. On peut se joindre à eux, tout n’est qu’illusion, on peut danser pour faire tomber la pluie, pendant que le soleil couchant lance des pétards oranges et jaunes qui font jolis reflets sur les plaines indiennes, le prélude à une nuit divinement étoilée. Au loin, un appel de loup… Ou serait-ce Alela Diane… tout se mêle.  Un monde ancestral et pourtant qui paraît si peu connu, une nouvelle terre vierge, nous sommes revenu au temps des Grandes Découvertes ou alors de La Ruée vers l’Or, parce que de l’or nous en avons trouvé. Dans les rivières ondulantes et mystérieuses de la musique d’Alela Diane.

The Pirate’s Gospel : http://www.musicme.com/Alela-Diane/albums/The-Pirate%27s-Gospel-3298490211618.html

To Be Still : http://www.musicme.com/Alela-Diane/albums/To-Be-Still-3661585045519.html

novembre 15, 2008

Folk & Soul, baby!

Posted in Musique tagged , , , , , à 11:46 par chucky333

J’ai tout compris. Je sais pourquoi ce monde ne tourne pas rond… Pourquoi tant de haine, de misère, de bassesse, … Ray LaMontagne! Non, non, Ray LaMontagne n’est pas la cause de tout ça! Mais c’est le remède. Si la planète était branchée sur la musique de Ray LaMontagne, alors j’en suis sûr, tout tournerait plus rond!

Pourquoi donc Ray Lamontagne ne parvient pas à gagner notre vieux continent? C’est un des mystères de la vie. Il suffit pourtant d’une seule et première écoute pour tomber sous le charme d’une voix rocailleuse et sensuelle à la fois. C’est ce qui touche à l’essentiel, du pur, du folk, 100% naturel, origine contrôlée. Derrière sa barbe de 2 mois, sortant peut-être d’une cabane du Canada, perdue en pleine forêt, quand cet homme aux allures de bûcheron se met à faire de la musique, c’est toute la sensibilité qui remonte à la surface.

Il signe aujourd’hui son troisième album, Gossip in The Grain, aux allures plus cuivrées, au charme inégalé. On voudrait que jamais il ne se termine. Ça a le goût d’un voyage emmitouflé dans sa couette, on atteint les sommets de l’aphrodisiaque (sans faire de mauvais jeu de mot sur son nom). On ne peut que lui souhaiter la continuité… et une statue avec le prix Nobel de la paix (si, si!).

www.raylamontagne.com

http://www.myspace.com/raylamontagne