décembre 5, 2009

TOP 20 des albums de 2009 : deuxième partie, de 15 à 11

Posted in Musique tagged , , , , , , , , , , , , à 5:11 par chucky333

Suite du classement :

15. Danger Mouse & Sparklehorse – Dark Night Of The Soul (/)

Qu’était donc ce nouveau projet “Dark Night Of The Soul” ? Précédée d’une mystérieuse campagne publicitaire, la sortie de cet album avait fait s’interroger le monde de la musique. Il faut dire que l’image d’annonce était signée David Lynch et la musique se trouvait être le fruit de la collaboration de Danger Mouse & Sparklehorse. L’histoire a fait d’autant plus grand bruit que le contrat n’ayant pas été signé avec EMI, toute la petite troupe s’est chargée de la production. Au final, « Dark Night Of The Soul » était en vente, contenant un livre illustré par David Lynch, un poster et un CD-R pour graver l’album qui se téléchargeait sur la Toile… gratuitement. Et ce n’est pas tout : chaque titre du projet était signé d’une prestigieuse collaboration (Vic Chesnutt, Julian Casablancas, Iggy Pop, Wayne Coyne, …). Le résultat est bluffant, bien évidemment éclectique et pourtant bien homogène. Émotionnel à souhait, camé comme une rock star, naviguant entre de multiples inspirations, de multiples voix,  « Dark Night Of The Soul » ressemble a une soirée prestigieuse où l’on rencontrerait les plus grands musiciens et qui se finirait pas une jam session des plus légendaires.

14. Girls – Album (True Panther)

Il y a quelque chose de très paradoxal dans la musique de Girls : Christopher Owens leader, incontestablement drogué, du groupe mène à grand train des morceaux bouillonnants qui ont pourtant l’odeur des caniveaux. Il faut dire que l’histoire ce type a de quoi inspirer le scénario d’un film : échappé d’une secte, voyant sa mère se prostituer pour survivre au départ du père. Ce serait presque même un peu trop.

Mais l’album de Girls a ce goût de débauche et de narcotisme et résulte surement de soirées de grandes turpitudes. Christopher Owens a dans sa voix les démons de son passé tout en les extériorisant de la façon la plus gracieuse qui soit. « Album » est ce mélange un peu spécial où se croise jeunesse dépravée et rock très classe, cocktail explosif. BOUM, on est conquis.

13. The Big Pink – A Brief History Of Love (4AD)

Dès les premières notes lointaines, on se doute que quelque chose de pas très habituel se passe avec “A Brief History Of Love”. Oui, bon il y a ce bon vieux effet « shoegaze » qui n’a rien de neuf, mais les morceaux son ici travaillés d’une manière sombre et pourtant légère. Les voix du duo londonien formé par Robbie Furze et Milo Cordell se mêlent à une électro-pop sous acide. Ce sont des sons tonitrués, des guitares qui crient, des effets qui s’enflamment et par-dessous tout, deux bonhommes qui survolent un peu tout ça de leur voix planantes. L’album louvoyant aisément entre des morceaux  psychédéliques  et d’autres de pop émotionnel, parfois à grand coup de vitamines dans les veines et coup de pompe dans le derrière. Le tout se secoue avec mélancolie et énergie, The Big Pink créant une ambiance ténébreuse et audacieuse (par son montage très « lo-fi ») dans un album éclectique.

12. Atlas Sound – Logos (XL)

Appuyer sur “play” pour l’album “Logos”, c’est s’engager à entrer dans un monde virtuel épileptique. Un monde légèrement distordu, complètement hallucinant : ce sont des petites bulles aquatiques et électriques sur lesquelles on se pose pour faire un voyage hors du commun C’est une expérience très sensorielle que l’écoute de cet album d’Atlas Sound, projet solo de Bradford Cox, leader du groupe Deerhunter. Cela en devient presque indescriptible lorsque « Logos » s’amuser à électriser une pop répétitives de mantras aériens. Un petit ovni vient en visite sur nos planètes oreilles, déclarant paix et réconciliation de nos expériences auditives.

11. Monsters O Folk – Monsters Of Folk (Rough Trade)

Le nom du groupe de ce nouveau projet musical est de circonstance puisqu’il réunit 4 génies du folk américain qui ont décidé d’accorder leur talent pour un opus tout aussi représentatif de celui-ci.  Conor Oberst, M. Ward, Mike Mogis (Bright Eyes) et Jim James (My Morning Jacket) ont donc décidé de se réunir entre amis pour un bœuf des plus réjouissant. Dans la pure tradition américaine, touchant au folk, à la country, au blues, les 4 fantastiques n’ont rien inventé mais ont sans nul doute créé un album jouissif, sans fausse note et qui a le mérite de voir se créer une collaboration fortuite. Le talent est incontestable et nous fait bourlinguer durant une petite heure sur les routes outre-atlantiques, sauvages et légendaires, le même chemin que l’histoire américaine et ses traditions musicales.

Un peu plus ici : https://chucky333.wordpress.com/2009/11/07/le-temps-d%E2%80%99une-chanson-nous-nous-aimions/

.

.

.

La suite dans quelques jours.

novembre 7, 2009

Le temps d’une chanson (nous nous aimions)

Posted in Musique tagged , , , , , , , à 12:17 par chucky333

Le temps passe, c’est un fait. Vite, c’est une réalité. Et le temps d’écrire a manqué mais le reste a continué. Pensez bien, je n’ai pas fait cinq mois sans écrire, je n’ai même pas hiberné contrairement à certaines idées qui ont circulé. Pensez bien aussi que si j’écris maintenant c’est que j’ai quelque chose à dire et que je ne vais pas continuer à vous parler de ce que j’aurais pu faire de tout ce temps. Enfin en quelques sortes si, puisque la rentrée musicale 2009 fut un brin chargée.

Vous vous souvenez l’année passée à peu près à la même époque je vous parlais de neige, de grandes promenades dans les prés (oui bon, j’avais été un peu loin, j’ai légèrement déconné, veuillez m’en excuser), tout ça pour vous faire découvrir l’incroyable album de Noah And The Whale (Peaceful, The World Lays Me Down), un premier opus calibré comme une mouette (ne me demandez pas comment est calibré une mouette… ça doit avoir un rapport avec le fait de voler au bord de la mer). Un album qui est passé en boucle dans mes petites oreilles et qui m’amène à, il y a quelques semaines à peine ou par surprise j’apprenais que le second volet était sorti. Mammamia mais qu’attendais-je donc? « The First Day Of Spring » se présente comme un paroxysme en cet automne un peu maussade. Et c’est là que la magie de Noah And The Whale se marque. On attendait les chœurs envoûtants du premier album, ces morceaux enjoués et magnifiés de la voix montante de Charlie Fink. Les premiers jours du printemps s’annoncent en fait calmes et apaisants, on attend (peut-être un peu désespérément) un départ, quelque chose qui doit arriver, qui doit se passer sans savoir ce que ça pourrait être. Mais en réalité on a déjà passé la moitié de l’album que tout sera resté dans cette ambiance de perce-neige, tranquille et montante. On en vient même à penser que les voix de Laura Marling et Emmy The Great (invitées sur le premier album) manquent à l’appel. Mais ce n’est en fait pas ça puisqu’après le premier instrumental, « Love Of An Orchestra » se déroule comme un intermède exutoire, médiane de deux saisons, la neige ayant fondu  et on découvre la subtilité mise dans ce deuxième bijoux, plus en douceur et bien plus instrumental. Un album réalisé au fond d’un canapé, certains diront avec plus de maturité (déjà ?), mais qui a l’effet des premiers jours d’été (où était-ce de printemps ? je suis perdu).

Un peu plus brièvement, Mumford & Sons, nouveau groupe folk londonien, les cousins de Noah & The Whale (on découvre qu’ils sont, en fait, amis), sortent leur premier album en cette même période : « Sigh No More ». On en revient donc à ces chœurs, ces instrumentaux assez féérique, banjo, mandoline et guitare en prime et surtout à la voix sublime de Mumford. Ce n’est pas un hasard s’ils ont aussi collaboré avec Laura Marling. Tout ça dans la plus grande tradition de la folk, légèrement bluegrass, divinement instrumentale, magnifiquement country. Groupe bien plus qu’à suivre puisqu’on les avait déjà découverts grâce à leurs deux EPs qui présumaient bien des choses. Devoir accompli.

Autre nouveauté dans le monde de la folk : Monsters Of Folk. Nouveau Groupe ? Eh bien oui, mais pas vraiment inconnu au bataillon lorsqu’on voit qui le compose : Conor Oberst (Bright Eyes), M. Ward, Jim James et Mike Mogis. C’est peu dire sur le talent réuni en ces 4 garçons (« dans le vent » serait trop facile). Et pourtant chacun des protagonistes semble être dilué dans un ensemble plutôt cohérent, on en oublie leur projet solo pour cette petite douceur nostalgique qu’est leur album titré du nom du groupe.

Voilà de quoi achever un automne bien maussade. Peut-être sous la couette ,c’est bien mieux. Mais n’oubliez pas d’aller prendre froid pour avoir l’excuse d’y rester. Je n’oserais vous dire à bientôt.